La Chine s’est fixé pour objectif d’augmenter les importations agricoles en provenance d’Afrique à 300 milliards de dollars américains au cours des trois prochaines années
Un nouveau rapport du Centre du commerce international, intitulé “Améliorer les exportations agricoles de l’Afrique vers la Chine”, révèle que plusieurs produits agricoles pour lesquels l’Afrique a un avantage comparatif – y compris les fruits et noix comestibles, le cacao, le café, le thé et les épices – offrent une croissance prometteuse des exportations potentiel vers la Chine.
La demande chinoise de produits agricoles importés continue de croître. D’ici 2030, on estime que le pays comptera 400 millions de ménages appartenant à la classe moyenne supérieure et au-dessus du segment des revenus, ce qui équivaut au nombre combiné de ces ménages en Europe et aux États-Unis. Cette classe de consommateurs en expansion présente une opportunité importante pour les pays africains d’augmenter leurs exportations vers la Chine.
L’Afrique possède une richesse de ressources naturelles et cultive des produits uniques, tels que le cacao, le café, les fruits tropicaux et les noix. La nature relativement sous-développée de l’agriculture africaine signifie que l’utilisation de pesticides est encore faible, ce qui lui donne un avantage en matière de production respectueuse de l’environnement et durable. L’Afrique a donc un avantage pour répondre à la demande de consommation haut de gamme en Chine, car les consommateurs élargissent leurs préférences d’achat et de goût.
En 2020, la principale exportation agricole de l’Afrique vers la Chine était les graines oléagineuses, évaluées à 1,2 milliard de dollars, suivies des fruits et noix à 337 millions de dollars. Les ventes de déchets alimentaires et de fourrage pour animaux ont totalisé 214 millions de dollars, tandis que les exportations de coton ont atteint 207 millions de dollars. La laine et les poils d’animaux représentaient également une part importante des expéditions sortantes de l’Afrique, atteignant 199 millions de dollars.
Le rapport met en évidence le potentiel d’augmentation des exportations de cacao de l’Afrique vers la Chine. Au cours des dernières années, le marché chinois du cacao a connu une expansion à un taux de croissance annuel composé de plus de 20 %. Cependant, la consommation de cacao par habitant en Chine est encore relativement faible, à environ 50 grammes, inférieure à la moyenne mondiale et même inférieure à celle de nombreux marchés émergents. En 2001, la Chine a importé pour 6,8 millions de dollars de produits à base de cacao d’Afrique, mais ce chiffre est passé à 67,7 millions de dollars en 2020. La Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Nigéria sont les plus grands exportateurs de cacao d’Afrique vers le géant asiatique. Malgré cette croissance, les exportations de l’Afrique vers la Chine restent faibles, ne représentant que 0,6 % des expéditions totales de cacao à l’étranger du continent. L’Afrique est désormais responsable de 5,7 % des importations chinoises de cacao, qui comprennent principalement les fèves de cacao, la pâte de cacao et la poudre de cacao.
Une autre catégorie qui présente une opportunité pour de plus grandes ventes en Chine est celle des fruits et noix. En 2020, la Chine a importé pour près de 340 millions de dollars de fruits et de noix d’Afrique, contre 0,43 million de dollars en 2001. Malgré cette croissance, l’Afrique n’a encore fourni que 2,8 % des fruits et des noix importés par la Chine. À l’échelle mondiale, l’Afrique est responsable de 8,1 % des exportations mondiales de fruits et de noix. L’Afrique du Sud est en tête à cet égard, représentant 2,9 % des exportations mondiales, suivie du Maroc à 1,2 %, de l’Égypte à 1,1 % et de la Côte d’Ivoire à 0,9 %.
La Chine s’est fixé pour objectif d’augmenter les importations agricoles en provenance d’Afrique à 300 milliards de dollars américains au cours des trois prochaines années. En novembre 2021, le président Xi Jinping a annoncé la mise en place prévue de “voies vertes” pour faciliter l’importation de produits agricoles africains et accélérer les procédures d’inspection et de quarantaine.
L’Afrique a près de 150 milliards de dollars de potentiel d’exportation agricole non réalisé vers la Chine, en raison de plusieurs défis et goulots d’étranglement. Il s’agit notamment de l’absence d’arrangements commerciaux bilatéraux, notamment en ce qui concerne les inspections et les quarantaines. Les règles actuelles d’inspection et de quarantaine rendent difficile l’entrée en Chine des produits agricoles africains dans un délai raisonnable.
En outre, le secteur agricole africain doit être renforcé afin de tirer pleinement parti de l’important marché chinois. Cela nécessitera des améliorations dans les systèmes de drainage, d’irrigation, d’électricité rurale et de stockage. Le rapport souligne également la nécessité d’améliorer l’accès à des intrants agricoles de qualité, sans lesquels les agriculteurs africains auront du mal à produire à l’échelle requise.
source: nanyang technological university singapore